Page:Reiset - Mes souvenirs, tome 1.djvu/323

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
314
MES SOUVENIRS

bien peu d’intérêt. J’ai été comblé tant en Espagne qu’en Portugal des plus grandes attentions et bontés par les membres des gouvernements de ces pays. On m’a vivement engagé d’aller à Madrid et à Lisbonne ; mais comme vous comprenez, je désire faire une vie absolument retirée du monde, j’ai pu me procurer une jolie petite maison de campagne aux portes de la ville, on m’y fait quelques arrangements indispensables, mais j’espère pouvoir m’y établir dans peu de jours ; elle a une vue superbe sur le fleuve et sur la mer et elle a un jardin qui a de magnifiques arbres. Je me suis procuré un assez beau cheval espagnol ; j’en attends deux autres de sorte que je puis parcourir les superbes collines qui entourent cette ville. Je me suis procuré les ouvrages les plus intéressants qui traitent de l’histoire du Portugal. Je lis beaucoup et je fais du reste une vie solitaire, ayant monté une maison comme celle d’un simple gentilhomme. Les lettres de Turin mettent au moins dix-neuf jours pour nous arriver ; c’est vraiment être à l’extrémité de l’Europe. »

« C. Albert. »


La maladie dont souffrait le roi, aggravée par les fatigues de la campagne et par le chagrin, ne désar-