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MES SOUVENIRS

choses ayant changé et, M. d’Azeglio acceptant la présidence ainsi que le portefeuille des affaires étrangères, je vous prie d’en prévenir M. de Bois-le-Comte du fait, pour qu’il ne croye pas que j’ai voulu le tromper.

« Je continue toujours à me débattre contre les difficultés. Pour vous, gagnez d’autres batailles et amusez-vous.

Victor. »


Le choix fait par Victor-Emmanuel était excellent. Massimo Taparelli, chevalier d’Azeglio, était né à Turin le 2 octobre 1798 de César-Taparelli, marquis d’Azeglio, ancien ambassadeur du roi Victor-Emmanuel {Ier à la cour de Rome, qui était lui-même fils du comte Robert de Lagniasco. Le jeune Massimo avait accompagné son père à Rome en 1814 : là s’était développé son goût pour les arts et pour les lettres. Très bien doué comme peintre, comme poète, comme écrivais, comme musicien, il s’était fait remarquer jeune encore par des œuvres d’un réel mérite. Ami de Grossi et de l’illustre Manzoni dont il épousa la fille, il publia plusieurs romans qui eurent un grand succès. À partir de 1846, il se consacra à la politique ; ses brochures furent très remarquées, surtout celle qui avait pour titre : Degli ultimi