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CHAPITRE TREIZIÈME

« Je ne puis pas me vanter d’avoir eu beaucoup de bonheur dans les élections, disait dans une lettre confidentielle le président du conseil ; elles sont le résultat des intrigues de la jeune Italie qui, par le moyen de la société agraire d’abord, et maintenant avec les correspondances de la Concordia, couvre le pays d’un réseau d’intrigues contre lesquelles le parti raisonnable se trouve impuissant. Mais comme heureusement on n’obtient jamais de grands résultats avec l’intrigue et les fourberies, tout cela n’a abouti qu’à produire une chambre qui ne représente ni l’opinion du pays, ni le possible au point de vue général.

Deux événements étaient exploités par les agitateurs pour surexciter les passions : la prise de Rome par l’armée française et la mort de Charles-Albert à Oporto. Les défenseurs de la république romaine fuyaient dans toutes les directions. Un navire chargé de cent cinquante d’entre eux, embarqués à Civita-Vecchia, entra dans le port de Gènes. Sur les ordres du gouvernement le général de la Marmora s’opposa d’une manière absolue à leur débarquement. If fut interdit également de les laisser débarquer à Marseille. Garibaldi fut arrêté le 8 septembre à Chiavari et conduit dans la prison de Gènes. Le 10 une interpellation eut lieu à ce sujet devant la Chambre des