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CHAPITRE QUATORZIÈME

cours était arrivé à son apogée et qu’il perdrait désormais en force et en intensité. Le ministre d’Autriche à Rome avait d’ailleurs reçu de son gouvernement l’ordre de joindre ses efforts à ceux du comte de Rayneval, ambassadeur de France, afin d’amener le Saint-Siège à faire des concessions raisonnables au Piémont et de terminer ainsi le fâcheux différend qui existait depuis si longtemps entre les deux cours.

Le maréchal de Latour interpella le gouvernement devant le Sénat sur les négociations qui avaient eu lieu avec le Saint-Siège. Il exprima le regret de ce qu’un pays catholique se trouvât ouvertement en désaccord avec le Saint-Père ; il accusa le ministère de n’avoir rien fait pour y mettre un terme. Il prétendit que la mission Pinelli avait dû nécessairement échouer à cause des instructions qu’on lui avait données à son départ. Il demanda qu’on entamât des négociations plus sérieuses et sur des bases que la Cour de Rome pût accepter. « La loi sur le for ecclésiastique, ajouta-t-il, par le fait seul du différend qu’il fait naître avec le Saint-Siège, est nuisible au Piémont. On doit donc revenir sur cette loi, et entre elle et Rome l’on ne peut hésiter. » Le chevalier Louis de Collegno appuya l’interpellation, insistant surtout sur la nécessité de faire revivre la paix religieuse qui est le premier besoin d’un État