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CHAPITRE QUINZIÈME

interpellation portait sur la réponse que le gouvernement avait faite à ces bruits dans la presse ministérielle. « Ces bruits, dit M. Balbo, ont été démentis, il est vrai, par la Gazette officielle et par un journal (le Risorgimento) qui passe pour être l’organe du cabinet, mais de façon cependant à laisser une pénible impression. Pourquoi la Gazette piémontaise n’a-t-elle pas démenti particulièrement l’accusation contre un personnage si haut placé dans l’État et que les relations officielles que j’ai eu l’honneur d’avoir autrefois avec lui m’ont prouvé être entièrement dévoué au roi, au pays et au Statuto qu’il a été le premier à jurer dans le Parlement ? »

Le comte Balbo faisait allusion à l’époque de la guerre. Il était alors ministre, tandis que le prince de Savoie-Carignan remplissait les fonctions de lieutenant général du royaume. Il avait porté son interpellation à la Chambre avec l’autorisation formelle du prince pour amener sa justification.

M. de Cavour lui répondit. « Le gouvernement, dit-il, ne pouvait ignorer ces bruits, si peu fondés qu’ils fussent, car ils ont couru dans tous les cafés et dans toutes les rues de la capitale. Ayant immédiatement reconnu combien ils étaient, pour la plupart, entièrement dénués de fondement et combien quelques-uns avaient été exagérés, il a cru qu’il était