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MES SOUVENIRS

d’autant plus de son devoir de les démentir officiellement qu’on parlait de faits déterminés, de notes, de menaces, d’actes diplomatiques.

« Quant aux rumeurs qui concernaient d’augustes personnes, le gouvernement a pensé qu’il ne fallait y répondre que par le silence. Cette ligne de conduite est tout à fait conforme à celle qu’on a tenue dans une autre circonstance beaucoup plus critique (la bataille de Novare) qui avait donné lieu à des accusations contre une personne bien plus élevée encore (le roi Victor-Emmanuel). Le mépris fera, aujourd’hui comme alors, justice de ces mauvais propos, et ce serait manquer aux augustes personnages que nous chérissons et respectons tous que d’entamer, à leur égard, une polémique quelconque dans les journaux et surtout dans le Parlement. Le ministère a déjà déclaré, et il le répète hautement ici, que tous ces bruits ne méritent aucune attention. Il persiste à croire que les faits et l’avenir les démentiront bien plus encore que ses paroles. »

Le comte Balbo se déclara satisfait de ces explications. Les réticences de langage de M. de Cavour ne visaient que le parti qui voyait avec peine le développement des institutions constitutionnelles en Piémont. Il laissait entrevoir ainsi contre ce parti une arrière-pensée de défiance et de soupçon.