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MES SOUVENIRS

qui puisse laisser mon nom honoré après moi ; les temps sont bien mauvais, mais avec la grâce de Dieu j’espère que nous surmonterons toutes ces difficultés. Les libéraux sont déjà bien convaincus qu’ils n’auront qu’à perdre avec moi et c’est déjà une bonne chose. Le pays est d’une tranquillité parfaite ; nous n’avons même aucune raison de concevoir des craintes pour l’avenir. »

Charles-Albert recevait d’ailleurs de la part de l’Autriche des avertissements qui étaient des menaces, et il ne pouvait espérer aucun appui matériel du gouvernement de Louis-Philippe qui, s’efforçant de consolider sa situation en Europe, évitait toujours les complications.

Déçus dans leurs espérances les patriotes italiens recommencèrent à conspirer. Aux Carbonari avait succédé la société de la jeune Italie, fondée par un Génois enthousiaste, Joseph Mazzini.

Pour se défendre Charles-Albert fut obligé de sévir, mais tout en sévissant il s’appliqua à accomplir de sérieuses réformes et surtout à organiser fortement son armée, sachant que là était l’instrument nécessaire pour réaliser un jour ses projets. Il était croyant, superstitieux même ; cependant, même en matière religieuse, il était loin de se refuser à des mesures d’équité et de réparation. Le comte de