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CHAPITRE QUATRIÈME

et qui lui donne ses soins en participation avec MM. Mianowsky et Fischer.

L’Empereur demanda alors au docteur Ricord s’il était de l’avis de ses collègues ; il répondit que oui, mais que l’état était grave ; cependant que s’il n’y avait pas de désorganisation profonde et si l’hémorragie venait à cesser pendant deux jours, on pourrait concevoir un peu d’espoir. L’Empereur s’écria alors : « Dieu le veuille ! » et rentra chez le duc, où il resta seul avec lui et la grande-duchesse. Au bout d’une demi-heure il quitta le malade.

La journée du dimanche 31 octobre se passa très tranquillement ; la respiration du duc était parfaitement libre. Les médecins, voyant quelque amélioration dans son état depuis quatorze heures, conçurent les plus grandes espérances. Le docteur Mianowsky alla jusqu’à affirmer qu’il n’y aurait plus d’hémorragie ; le docteur Nitard-Ricord, ne partageant pas tout à fait cet avis, dit à la grande-duchesse Marie que les vomissements pourraient bien reprendre, mais qu’il fallait être calme et de sang-froid comme on l’avait été le matin pour bien exécuter tout ce qu’il y avait à faire. Il demanda par prévoyance s’il y avait des sangsues au palais pour les appliquer immédiatement dans le cas où le pouls du malade viendrait à augmenter.