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MES SOUVENIRS

L’Empereur arriva à sept heures du soir chez son gendre. Celui-ci, l’entendant parler avec la grande-duchesse dans une pièce voisine, dit au docteur : « Voici l’Empereur, j’entends sa voix. » L’Empereur entra aussitôt avec la princesse et témoigna la plus vive amitié à son gendre, l’embrassant plusieurs fois sur le front, lui tâtant lui-même le pouls et exprimant la plus grande joie de le voir dans un état aussi satisfaisant. L’Impératrice, accompagnée par les grands-ducs Constantin, Nicolas et Michel, vint à neuf heures au palais de Leuchtenberg. Dans ce moment le duc dormait. La grande-duchesse Marie, ayant laissé auprès de lui les docteurs Mianowsky et Fischer, fit appeler Ricord pour le présenter à sa mère.

« Comment est le duc ? » lui demanda l’Impératrice. — « La toux étant calmée, lui répondit le docteur, la respiration étant libre, nous espérons que l’hémorragie ne reviendra plus. »

L’impératrice ne put voir le duc qui dormait toujours et se retira avec ses fils.

Entre minuit et deux heures du matin, le pouls du malade avait pris de l’ampleur, et le duc était tellement agité que la grande-duchesse Marie, qui ne le quittait plus ni jour ni nuit, effrayée de son état, éveilla le docteur Ricord, qui reposait, en lui disant