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CHAPITRE DIXIÈME

à une heure de l’après-midi. On y avait disposé an magnifique salon pour le recevoir. Dans la décoration de la gare figuraient le chiffre du Roi et le nom de Traktir entouré de lauriers. Le marquis de Brignole, le comte de Pollon, plusieurs dames piémontaises, les maréchaux Vaillant et Magnan s’y trouvaient réunis pour le complimenter à sa descente de wagon : j’y étais également. Le prince Napoléon était venu le recevoir au nom de l’Empereur. Ils montèrent dans une voiture de gala à glaces, attelée de deux chevaux. Les personnes de la suite du roi partirent en avant. Le maréchal Magnan, commandant l’armée de Paris, le colonel Fleury avec son régiment de guides et un détachement des cent-gardes de l’Empereur formaient le cortège. Il y avait une haie de soldats sur tout le parcours. Le temps, sans être absolument mauvais, était gris : il y avait du brouillard. Les Piémontais, notamment Mme de Villamarina, regrettèrent que le cortège eût suivi les quais et non la ligne des boulevards. Il y avait foule dans les rues et aux abords des Tuileries. La voiture du Roi est entrée aux Tuileries par l’arc de triomphe du Carrousel. J’avais, à la grande satisfaction de l’Empereur, procuré l’air national piémontais qui fut joué à Marseille, à Lyon, à l’arrivée à Paris, à l’entrée des Tuileries. Je suggérai également l’idée de