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MES SOUVENIRS

quelle il voulait demander des explications. On les lui donna, mais tout le monde, y compris la reine d’Angleterre, se moqua de son ignorance et de sa trop grande et ridicule susceptibilité.

La reine Victoria craignait d’être mal accueillie par les Parisiens ; elle avait fait retarder la marche de son navire afin d’arriver à Paris le plus tard possible dans la soirée. La réception enthousiaste qui lui fut faite l’a donc très satisfaite. Elle aimait à se promener seule, sans apparat, avec le prince Albert et la princesse royale. Elle sortait dans une voiture de remise pour ne pas être reconnue. Elle avait envoyé son tapissier pour qu’il disposât, en respectant ses habitudes, les appartements qui lui étaient réservés. L’Impératrice, qui était venue veiller elle-même à cette installation, trouva cet homme qui démontait le lit pour l’établir à sa façon.

Le 15 novembre, à la cérémonie de clôture de l’Exposition, l’Impératrice, en robe de velours rouge avec des dentelles blanches, était admirablement belle. On annonçait sa délivrance pour le mois de mars. Le gouvernement sarde avait pris part à la guerre de Crimée ; il ne l’avait pas fait sans l’arrière-pensée d’en tirer profit. Victor-Emmanuel, accompagné du comte de Cavour et de Massimo d’Azeglio, arriva à Paris par la gare de Lyon le vendredi 23 novembre