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MES SOUVENIRS

serait, selon moi, préférable de les constituer comme quatrième État italien plutôt que d’avoir à les comprimer continuellement. La question du Pape est la plus difficile pour la raison que le Pape de l’étranger n’est pas le Pape des Italiens. Pour les premiers, c’est le pontife, le vicaire de Jésus-Christ ; pour les seconds, c’est le souverain s’appuyant à la domination étrangère, c’est le Vicaire impérial du moyen âge. En touchant à sa souveraineté, on a à résoudre le difficile problème de ne pas trop blesser des convictions entièrement opposées. Comme toujours il faudra transiger et que les deux partis fassent des concessions. On pourrait faire de la ville de Rome et d’un territoire de quelques milles quelque chose comme Hambourg : l’administration entre les mains d’un sénat, avec le sénateur traditionnel ; la souveraineté au Pape et une riche liste civile fournie par les États catholiques. Vous pensez bien que je ne prends pas moi-même fort au sérieux tout ce beau plan. J’ai pourtant cru que dans l’attente d’un avenir où l’imprévu joue un si grand rôle, il est bon de tout dire. Qui sait ? On pourrait parfois frapper juste sans trop s’en douter. Je passe maintenant à examiner ce qui pourrait être obtenu par la voie diplomatique. Je crois vous l’avoir déjà écrit, qu’à mon avis l’émancipation réelle et définitive de la droite du Pô non seule-