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CHAPITRE TREIZIÈME

L’Impératrice accompagna l’Empereur jusqu’à Montereau. Pendant le trajet, elle était encore tout émue de la manière dont la population les avait accueillis dans la rue de Rivoli. À Montereau, la scène fut également très touchante. L’Impératrice était en larmes, et ses cheveux défaits tombaient sur son beau visage. L’Empereur l’embrassa à plusieurs reprises en la serrant sur son cœur ; il se disposait à monter dans le wagon lorsque l’Impératrice le retint encore quelques instants pour distribuer aux personnes de la suite de l’Empereur quelques petites médailles en argent de la sainte Vierge. Lorsqu’elle voulut en donner une au prince Napoléon, celui-ci répondit en souriant « qu’il n’avait pas foi en ces sortes de choses » ; la médaille étant tombée fut ramassée par Mme de la Roncière-le Noury, dame du palais de la princesse Clotilde qu’elle avait accompagnée. La princesse l’attacha pieusement avec une épingle à la redingote de son mari qui s’en défendait.

Cependant, en quittant sa femme, le prince avait les larmes aux yeux. À la gare de Lyon, quelques personnes crièrent : « Vive le prince Napoléon ! » mais bientôt on fit taire cette manifestation.

L’Impératrice retourna à Paris, où elle allait exercer la régence, présidant le conseil des ministres, remplis-