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MES SOUVENIRS

maître des cérémonies de la cour impériale, M.  de Hitroff. M.  de Kisselef se montra très empressé auprès de moi, et dans toutes les occasions qu’il trouva de me parler il exprima ces sentiments.

« Je n’ai vu l’Empereur qu’avant-hier à TzarskoéSiélo, et je l’ai trouvé tellement bien disposé pour le Président que je n’ai pas même eu le temps d’en faire l’éloge, comme je me t’étais proposé. Il s’est exprimé à l’égard de Son Altesse en termes si flatteurs que je n’ai plus eu qu’à l’écouter. Vous savez qu’on peut compter sur les paroles de l’Empereur, il est toujours franc et tient ses promesses. L’Empereur a de si bons sentiments qu’il faut espérer que tout s’arrangera. Mais, a-t-il ajouté, il faudrait éviter ce qui pourrait le choquer. C’est surtout la manière dont la chose sera présentée et annoncée qui décidera de son succès ; vous le savez, les puissances sont engagées par des traités, des principes qu’elles ont proclamés. Il faut chercher à ne point commettre les fautes qui ont été faites au début du règne du roi Louis-Philippe et qui ont alors vivement froissé le gouvernement impérial. Il faut trouver le moyen de concilier toutes les exigences et ne pas dire : « Acceptez, c’est à prendre ou à laisser. »

Lui ayant demandé ce qu’il entendait dire par le moyen de concilier toutes les exigences, il me répondit