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Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/107

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de la peſte de Marſeille


traints de ſe retirer dans leurs Baſtides, ou de s’enfermer dans leurs propres maiſons.

On ne vit plus alors que gens qui achetoient des proviſions de tout côté, qui charrioient des hardes & de meubles de toute part ; les voitures n’y peuvent pas ſuffire, elles ſont hors de prix, le peuple même prend la déroute, & ſort en foule hors les portes de la Ville, & comptant ſur la douceur de la ſaiſon, va camper ſous des tentes, les uns dans la Plaine de St. Michel, qui eſt une grande Explanade du côté des Minimes ; les autres le long de la riviere & des ruiſſeaux qui arroſent le terroir, & les autres le long des ramparts : quelques-uns grimpent ſur les Collines & ſur les Rochers les plus eſcarpés, & vont chercher un azile dans les Antres & dans les Cavernes : les gens de mer s’embarquent avec leurs familles ſur des Vaiſſeaux, ſur des Barques, & dans de petits Bâteaux, dans leſquels ils ſe tirent au large dans le Port & dans la Mer, & forment ainſi une nouvelle Ville flottante au milieu des eaux.

Monſeigneur l’Evêque, comme