un fidéle Paſteur, reſte ſeul à la garde
de ſon Troupeau ; les Curés & les
autres Prêtres des Paroiſſes, animés
par ſon exemple, & fortifies par ſon
courage, n’abandonnent point leurs
oüailles : les Monaſteres des Religieuſes
ſont ouverts, & la plûpart
de ces filles vont rejoindre leurs parens
& leurs familles. Cette deſertion
generale laiſſe le reſte des Citoyens
dans la conſternation la plus touchante ;
& la Ville du Royaume la
plus peuplée devient en peu de jours
la plus triſte ſolitude. Les Conſuls ſe
confiant en leur activité naturelle,
& au zele dont ils ſe ſentoient animés
pour le ſalut de la Patrie, demeurent
ſeuls chargés du ſoin de la
Ville. Ils n’ont voulu partager avec
perſonne les peines de l’adminiſtration
la plus accablante qui puiſſe ſe préſenter
dans l’exercice du Conſulat.
Heureux eux & le peuple, ſi le ſuccés
avoit pû repondre à leur attente
de à leur zele.
Il ſemble pourtant qu’une adminiſtration qui regarde le ſalut commun, & qui intereſſe la vie & le bien de tous les habitans d’une Ville, don-