mit & cherche des ſecours qu’il ne
trouve point, en donnant même ce qu’il
a de plus précieux. Cette ſuperbe Ville
a perdu tout ſon éclat & toute ſa
beauté : ſes principaux Citoyens ont
été diſperſés, ils ſe ſont enfüis ſans
courage & ſans force devant l’ennemi
qui les pourſuivoit. Peut-on retenir ſes
larmes, & ne pas ſentir ſes entrailles
émuës : quand on voit ſa déſolation,
& perir au milieu des ruës les enfans
qui étoient à la mammelle. N’en cherchons
pas la cauſe dans l’infection
de l’air ni dans les Fruits de la terre,
mais dans la corruption de ceux qui
l’habitent, parce qu’ils ont violé les
loix ſaintes, dit un autre Prophète[1],
qu’ils ont changé les ordonnances, &
rompu l’alliance éternelle : cette Ville
de faſte eſt détruite, elle n’eſt plus
qu’un déſert : toutes ſes maiſons ſont
fermées, & perſonne n’y entre plus :
les cris retentiſſent dans les ruës,
& toute la joie en eſt bannie ; tous les divertiſſemens
ſont en oubli : voici le
tems que le Seigneur déſertera nôtre
Ville, il la dépoüillera : il lui fera
changer de face, il en diſperſera tous
les habitans ; que le Prêtre fera com-
- ↑ Iſaïe.