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Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/187

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de la peſte de Marſeille


me le Peuple, le Seigneur comme l’Eſclave, & la Maîtreſſe comme la Servante. Que ferons nous en ce jour d’affliction ? A qui aurons-nous recours, pour n’être pas accablés ſous le poids de nos maux, & pour ne tomber pas ſous un monceau de corps morts ? Il faut que ce petit reſte ſe convertiſſe à Dieu, qu’il rende gloire au Seigneur, & qu’il celebre le Nom du Dieu d’Iſrael dans les Iſles de la Mer.

Les vapeurs qui s’élevoient de ces cadavres croupiſſans dans toute la Ville, infecterent l’air, & répandirent par tout les traits mortels de la contagion. En effet, elle penetra dès-lors dans les endroits, qui juſqu’ici lui avoient été inacceſſibles ; les Monaſteres d’une clôture la plus ſevere en reſſentirent quelque impreſſion ; & les maiſons les mieux fermées en furent attaquées. On vit alors le moment qu’il ne devoit plus reſter perſonne en ſanté, & que toute la Ville ne devoit plus être qu’une Infirmerie de malades. Si le Seigneur n’eût arrêté le glaive de ſa colere, en inſpirant à ceux qui étoient chargés du Gouvernement, les moyens efficaces, que

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