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de la peſte de Marſeille


ſi peu de retenuë. Nous avons vû, & nous devons le regarder comme la plus ſenſible marque de la punition de Dieu, nous avons vû des Prêtres du Très-haut de toute ſorte d’états frapés de terreur, chercher leur ſûreté dans une honteuſe fuite, & un nombre prodigieux de ſaints, de fidéles & infatigables Miniſtres du Seigneur, être enlevés du milieu de nous, dans le tems que leur zele & leur charité héroïque paroiſſoient être le plus neceſſaire pour le ſecours & la conſolation du Paſteur & pour le ſalut du Troupeau conſterné. Marſeille cette Ville ſi floriſſante, ſi ſuperbe, ſi peuplée il y a peu de mois, cette Ville ſi cherie dont vous aimiés à faire remarquer & admirer aux Etrangers les differentes beautés, dont vous vantiés ſi ſouvent & avec tant de complaiſance la magnificence comme la ſingularité du Terroir, cette Ville dont le Commerce s’étendoit d’un bout de l’Univers à l’autre, où toutes les Nations même les plus barbares & les plus reculées venoient aborder chaque jour : Marſeille eſt tout-à-coup abatuë, dénuée de tout

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