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de la peſte de Marſeille

Sur la fin du même mois, voyant que le mal contagieux ſe réaliſoit toûjours davantage, & conſiderant que le Dieu terrible, qui apeſantiſſoit ſa main ſur nous, étoit un Dieu de paix & de bonté, il exhorte les Fidéles à recourir à ſa clemence & à apaiſer ſa colere par les jeûnes & par les prieres ; pour cet effet il ordonne le 30. Juillet des prieres dans les Egliſes, trois jours de jeûne, & des Proceſſions dans les autres Villes du Dioceſe, ne voulant pas en faire dans celle-ci, pour ne pas donner lieu à une trop grande communication. N’oublions pas un trait de ce Mandement auſſi conſolant pour nous que glorieux pour lui : „ Nous nous flattons, dit-il, qu’en priant pour le Troupeau affligé, on voudra bien ne pas oublier le Paſteur, & demander pour lui au Seigneur, non de lui conſerver une inutile vie, qu’il expoſe, & qu’il expoſera volontiers, s’il le faut, pour les Brebis, mais uniquement de lui faire miſericorde. La ſuite va nous aprendre ſi cette vie a été ſi inutile.

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