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Relation Hiſtorique


Que ne doit-on pas attendre d’un zele ſi vif & ſi ſincere ?

Après avoir preſcrit des moyens ſi propres à exciter la miſericorde du Seigneur, il va dans toutes les Parroiſſes, il y diſtribuë les Confeſſeurs, il ſe montre tous les jours dans toute la Ville, il raſſûre le peuple par ſa préſence, il ſoulage les pauvres par ſes aumônes, il encourage ceux qui ſe dévoüent au ſervice des malades ; bien loin de donner dans les préventions publiques ſur les Medecins, il louë leur zele, il les anime à le ſoûtenir toutes les fois qu’il les rencontre dans les ruës viſitant les malades, il eſt déja ſans train, ſans équipage, & bientôt il ſera preſque ſans domeſtique. Il va tous les jours à l’Hôtel de Ville, pour prendre avec les Echevins les arrangemens convenables ; enfin il ſe porte par tout où le ſalut du peuple l’appelle. Le mal cependant croiſſant à vûë d’œil dans le mois d’Août, ſon zele ne diminuë point ; toujours attentif aux beſoins ſpirituels des malades, il remplace les Confeſſeurs qui meurent, ou qui tombent malades, par de nouveaux ;