de ſa mere empreſſée à la ſecourir ;
& le pere allarmé pour la ſanté de ſes
enfans autant que de ſon mal, refuſe
les devoirs que la nature lui donne
droit d’en exiger. L’opulence, qui
dans tout autre tems nous fournit les
commodités de la vie, ne ſuffit pas
en celui-ci, pour nous procurer les
ſecours les plus communs & les plus
ordinaires ; ſouvent le riche comme
le pauvre manque de tout, au milieu
de ſon abondance, & inſpirant l’un
& l’autre la même crainte à ceux qui
pourroient les ſecourir, ils languiſſent
tous deux dans le même abandonnement
& dans la même miſere.
A tous ces deſordres, ajoûtons le ſpectacle affreux d’une ville, où l’on ne voit dans les ruës que des gens qui tombent, frapés de mort ſubite, des malades qui traînent une vie languiſſante, prêts à la quitter au premier coin, où les forces les abandonnent, des phrenetiques échapés de leurs lits, qui répandent par tout les traits inviſibles d’une maladie mortelle, des cadavres entaſſés les uns ſur les autres, ſouvent à demi pourris & corrompus, des corps morts traînés ou