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Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/25

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de la peſte de Marſeille


portez en terre par ceux même que la tendreſſe naturelle ſemble diſpenſer de ce triſte devoir, où toutes les maiſons retentiſſent des pleurs & des gemiſſemens qu’excitent la mort des parens & celle des voiſins ; où ceux qui reſtent en ſanté portent le trouble & la frayeur peinte ſur le viſage, & craignent à tout moment d’éprouver le triſte ſort qu’ils voient ſubir aux autres.

Tant de malheurs qui ſuivent la contagion, devroient la faire regarder plûtôt comme un fleau du Ciel, que comme l’effet d’une revolution naturelle. Ce fût la ſixiéme playe, dont Dieu frapa l’Egypte, pour punir l’endurciſſement de Pharaon. C’eſt ainſi qu’il punit la vanité de David, lorſque, par un mouvement d’orgueil, il voulut faire le dénombrement de ſes ſujets. C’eſt la derniere menace qu’il fait aux peuples contempteurs de ſa Loi. “ Que ſi après cela, (leur dit-il dans le Levitique[1]) vous ne voulez point encore vous corriger ; & ſi vous continuez à marcher contre moi, je marcherai auſſi moi-même contre vous,

  1. Levit. 26. v. 25.
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