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de la peſte de Marſeille


mener des Chevaux, & à conduire des Tomberaux, briſent tout, harnois & rouës, on ne trouve cependant ni Sellier, ni Charron, & peut-être ſe feroient-ils une peine d’y toucher. Tout devient difficile & embarraſſant, & tous ces incidents retardent un travail de la celerité duquel dépend le ſalut public.

Pour l’accelerer, autant qu’il eſt poſſible, on met des Gardes à Cheval à la tête des Tomberaux, pour preſſer l’ouvrage, veiller ſur les Forçats, & les empêcher de voler dans les maiſons où ils vont enlever les morts. Comme les Tomberaux ne peuvent pas rouler dans toutes les ruës, qu’il y en a de fort étroites, & que preſque toute la Ville vieille eſt bâtie ſur le panchant d’une Colline, où les Chevaux ne ſçauroient grimper, on donne des brancards aux Forçats, ſur leſquels ils aportent les corps morts de ces endroits eſcarpés dans les grandes ruës, où ils les renverſent ſur les Tomberaux, & on oblige les Habitans, par une Ordonnance du 2. Septembre de Mr. de Pilles & des Echevins, à ſortir les corps morts