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de la peſte de Marſeille

La Ville étoit déja delivrée par les ordres de Mr. le Commandant, & par le ſoin de Mrs. les Echevins de tous ces objets affreux, qui rendoient ſon aſpect ſi triſte. Les affaires étoient déja en regle, les emplois remplis, les malades ſecourus, les boutiques ouvertes, les denrées en vente, les ordonnances les plus utiles renduës, il n’y avoit plus qu’à les faire executer, & à maintenir l’ordre établi. Il falloit pour cela une fermeté dans le commandement, audeſſus de toutes les complaiſances, une integrité à l’épreuve des ſollicitations & des prieres, une attention continuelle à éviter les ſurpriſes, un eſprit toûjours en garde contre la prévention. Il falloit opoſer à ce relâchement dans lequel on avoit laiſſé tomber les affaires, un arrangement convenable aux conjonctures, à ce deſordre general de toutes choſes un ordre conſtant & fixe ; enfin à une licence déreglée une ſeverité capable de la reprimer. Telle a été la conduite de Mr. de Langeron, il n’a jamais connu d’autre raiſon que celle du bien public, d’autres regles que cel-

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