Aller au contenu

Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/356

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion
338
Relation Hiſtorique


pant, leur faiſoient trouver dans le lieu même de leur azile le mal qu’ils vouloient éviter. Mr. le Commandant dont l’attention ne ſouffroit rien de tout ce qui pouvoit entretenir les malheurs publics donna d’abord de nouveaux ordres pour prévenir les ſurpriſes à la faveur de quoy ces gens là entroient dans la Ville ; l’entrée en fut interditte à toute ſorte de perſonne, & on ne l’accordoit qu’à ceux qui produiſent des certificats de ſanté de leur Commiſſaire, par leſquels il conſta que depuis quarante jours, ils n’avoient point eu de malades dans leurs Baſtides, & ceux qui venoient journellement dans la Ville, comme les Païſans, qui aportoient des denrées, étoient obligez de faire renouveller leur Certificats de huit en huit jours. De pareils ordres firent bientôt ceſſer cette fatale communication de la Ville avec la Campagne, & la maladie reprit le cours ordinaire de la declinaiſon.

L’avidité de recueillir un nouvel heritage fut encore à pluſieurs la funeſte cauſe de leur malheur. Après une ſi grande mortalité ils ſe trou-