pant, leur faiſoient trouver dans le
lieu même de leur azile le mal qu’ils
vouloient éviter. Mr. le Commandant
dont l’attention ne ſouffroit rien
de tout ce qui pouvoit entretenir les
malheurs publics donna d’abord de
nouveaux ordres pour prévenir les
ſurpriſes à la faveur de quoy ces
gens là entroient dans la Ville ; l’entrée
en fut interditte à toute ſorte de
perſonne, & on ne l’accordoit qu’à
ceux qui produiſent des certificats
de ſanté de leur Commiſſaire, par
leſquels il conſta que depuis quarante
jours, ils n’avoient point eu de
malades dans leurs Baſtides, & ceux
qui venoient journellement dans la
Ville, comme les Païſans, qui aportoient
des denrées, étoient obligez de
faire renouveller leur Certificats de
huit en huit jours. De pareils ordres
firent bientôt ceſſer cette fatale communication
de la Ville avec la Campagne,
& la maladie reprit le cours
ordinaire de la declinaiſon.
L’avidité de recueillir un nouvel heritage fut encore à pluſieurs la funeſte cauſe de leur malheur. Après une ſi grande mortalité ils ſe trou-