Aller au contenu

Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/357

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
339
de la peſte de Marſeille


voient apellez à la ſucceſſion d’une famille entiere, à laquelle ils ne tenoient que par quelque degré de parenté fort éloigné. Impatiens de ſavoir en quoi conſiſtoient ces nouvelles richeſſes, qu’ils ne s’étoient pas promiſes, ils entroient dans ces maiſons infectées, ils foüilloient dans les hardes des morts, & ſouvent ils y trouvoient ce qu’ils ne cherchoient pas. Une impreſſion mortelle étoit quelque-fois le prix de leur avidité, & faiſoit paſſer ce nouvel heritage à d’autres Parents encore plus reculés, qui profitant de leur exemple & de leur malheur, ſavoient s’en garantir par de plus ſages précautions. Ce n’étoient pas toûjours les Heritiers legitimes, qui emportoient ces hardes infectées, c’étoient ſouvent des gens qui trouvoient dans ce qu’ils voloient, la juſte peine de leur crime. Envain dépuis les commencemens du mal Mr. le Gouverneur avoit deffendu ces tranſports de hardes & de meubles d’une maiſon à l’autre, une aveugle avarice faiſoit mépriſer ces ſages ordonnances, & les perils de la Contagion. Mr. le Commandant les

P ij