répandant dans toute la ville, en lavent
les ruës, & en entraînent toutes
les immondices dans la mer. Quoique
le Port reçoive toutes ces eaux,
il ne s’en éleve point de mauvaiſe
odeur, ni des vapeurs infectées, parce
que ſon emboucheure étant étroite,
il y a un petit courant, qui en
renouvelle continuellement les eaux.
D’ailleurs il y a toute l’année des
pontons deſtinés à le curer, & ces
immondices ſont jettées loin dans la
mer.
Derriere ces collines ſur leſquelles la ville eſt bâtie, s’étend une grande & vaſte plaine, à plus de deux lieües, bordée par d’autres colines couvertes de thym, de romarin, & d’autres herbes aromatiques, qui croiſſent auſſi en abondance ſur de petites collines, qui s’élevent en quelques endroits de cette plaine. C’eſt dans cette étenduë qu’eſt le terroir de cette ville, lequel ſterile & ingrat de ſa nature, eſt devenu, par l’induſtrie & par l’opulence de ſes habitans, le plus agreable & le plus fertile. Un nombre infini de maiſons de campagne, qu’on appelle Baſtides, & qu’-