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Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/41

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de la peſte de Marſeille


on ſait monter à plus de huit mille, augmentent la beauté de ce terroir, & par leur varieté & leur bizarre arrangement font voir une ſeconde ville diſperſée dans une vaſte campagne. Les endroits les plus élevés de ce terroir ſont plantés d’oliviers & de figuiers, dont le fruit porte par excellence le nom de figues de Marſeille, & de vignes, dont la favorable expoſition rend les vins ſi excellens, que Martial[1] les appelloit des vins fumeux. Tout le reſte de ce terroir n’eſt que prairies & jardinages, avec des arbres fruitiers de toute eſpece, qu’on arroſe des eaux de divers ruiſſeaux, & d’une petite riviere, qui vont ſe dégorger dans la mer.

Heureux le peuple qui joüit d’une ſi favorable expoſition ; il ne peut qu’y reſpirer un air très-pur & très-ſain, qui joint à la douceur du climat, rend cette ville un des plus agréables ſéjours du Royaume ; auſſi y voit-on rarement des maladies épidemiques ; je n’y en ai pas vû d’autre que celle qui ſuivit le rude hyver de 1709. & qui fût commune à toutes les autres villes du Royaume, par

  1. Lib. 13. E. 12. & lib. 14. E. 116.