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Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/420

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Relation Hiſtorique


que leger cordial, ſelon l’uſage du Levant, où la maladie eſt familiere. Ils apuyent leur pratique par cette réflexion, que la peſte attaquant plus les pauvres que les riches, elle ne demande que les alimens & les remedes les plus ſimples ; comme ſi Dieu eût voulu les proportionner à leur état, & nous marquer par-là qu’il s’en reſerve la guériſon, que nous ne devons attendre que de lui. Voilà quel eſt ce ſyſtême populaire, dont la contagion fait le principal fondement. Un ouvrage qui attaquoit de front la faculté, ne pouvoit pas le faire impunément : un Eccleſiaſtique de cette Ville prit ſa défenſe, & il y eût de part & d’autre une multitude de petits écrits, qui divertirent le Public pendant un fort long-tems.

Un adverſaire infiniment plus redoutable s’éleva contre ce ſyſtême populaire, c’eſt Mr. Boyer Medecin de la Marine à Toulon, qui dès le commencement de cette contagion nous avoit envoyé de cette Ville une diſſertation ſur la peſte de Marſeille, dans laquelle il attribuë cette maladie à des ſels vitrioliques, & dont