nous ne rendrons aucun compte,
parce qu’elle ne fût pas imprimée ici.
Ce Médecin donc, ſoit qu’ayant lû
le ſiſtême populaire, il ne pût ſouffrir
que des prophanes euſſent la temerité
de s’ingerer dans les miſteres
de la Medecine, ſoit qu’il voulut
combattre l’erreur de la contagion,
qui commençoit à ſe répandre dans ſa
Ville comme ici, ce Medecin, dis-je,
nous envoya de Toulon ou il étoit
enfermé dans l’Arſenal, un Ecrit intitulé,
Refutation des anciennes opinions
touchant la peſte. Il prétend par
cet ouvrage détruire les préjugés[1] de
l’enfance & de la credulité publique,
& combattre les erreurs & les préventions
populaires qu’il reduit à quatre.
1°. Que la peſte eſt un fleau du
Ciel, qui ravage les peuples qui ont
irrité ſa colere. 2°. Que c’eſt une maladie
cruelle que l’on ne guérit pas.
3°. Qu’elle ſe communique. 4°. Que
ſes vrais préſervatifs ſont la flamme
& la ſuite, quatre chefs dont cet Auteur
va nous montrer le faux, & étaler
aux yeux de toute la Provence les
abus funeſtes qui naiſſent de ſemblables
préventions. Il attaque le premier
- ↑ Pag. 5. 6.