chef par la difference des tems, nous
ne ſommes plus ſous le regne de David,
la peſte de ce tems-la ne dura que
trois jours, & celle de Marſeille a
duré près de dix mois ; de plus, les
circonſtances du lieu lui ont donné l’être.
Sur le ſecond, qui oſera, dit-il,
nier que la peſte ſoit une maladie ordinaire ?
Les Pays Orientaux n’en
ſont-ils pas tous les ans infectés ? Le
Nord en eſt-il exempt ? Il ſoûtient ces
raiſons par la comparaiſon des péripneumonies,
des fiévres malignes &
pourpreuſes, de la petite verole, &c.
ce ſont, dit-il, autant de peſtes[1] qui
n’épouvantent point, parce qu’on eſt
accoûtumé à leurs ravages, & après il
s’écrie, quel aveuglement ! Il ceſſera
cet aveuglement, quand on lui verra
guérir la peſte auſſi facilement que
toutes ces maladies. Il décrit enſuite
les maux que cauſe la terreur de la
peſte, c’eſt un cahos, dit-il, où chacun
court au précipice[2] : il regarde la
peſte comme un mal connu & qui n’eſt
pas incurable, il ſe déchaîne contre
tous ceux qui inſinuent le contraire,
& cela en homme qui veut corriger
les erreurs & les préventions popu-
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Relation Hiſtorique
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