te, dès qu’on lui a injecté de la bile
infectée, ſinon que s’étant accoûtumé
peu à peu à ces alimens infectés,
il n’en recevoit aucune impreſſion
fâcheuſe, comme ceux qui ſe ſont
accoûtumés peu à peu à l’opium &
aux poiſons les plus actifs, & que la
bile injectée immediatement dans ſon
ſang, a dû y faire des impreſſions
plus fortes que les alimens peſtiferés,
qui ſouffrent des alterations dans l’eſtomach
& dans les premieres voies.
2°. Qu’on a trouvé la veſicule du fiel
pleine d’une bile verdâtre dans tous
les chiens à qui on avoit communiqué
la peſte par l’injection de cette liqueur ;
ſi c’eſt la bile injectée qui a
rendu les chiens malades, celle que
l’on a trouvé dans leurs veſicules ne
pouvoit donc pas être la cauſe du
mal, elle n’en étoit donc que l’effet.
Il en eſt de même de celle qui a été
trouvée dans la veſicule des cadavres
ouverts : pourquoi ne ſera-t’elle pas
en ceux-ci une production de la maladie,
comme dans les chiens ? Remarquons
en paſſant qu’on ne manque
pas d’avoir obſervé dans ces cadavres,
dont il eſt parlé dans les ob-
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Relation Hiſtorique