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de la peſte de Marſeille


quelqu’un dans le mois, & c’étoit toûjours ſans aucune ſuite pour le reſte de la famille, qu’on ne laiſſoit pourtant pas de mettre en quarantaine dans un lieu deſtiné, & cela pour une plus grande ſûreté. Nous avons déja remarqué que ſur la fin la maladie étoit moins contagieuſe, & qu’il y avoit moins de riſque à aprocher les malades. Je ſçai bien que les Medecins me feront mon procès là-deſſus ; car enfin comment concevoir qu’une même maladie produite & entretenuë par la même cauſe, ſoit moins contagieuſe ſur la fin de la conſtitution épidemique, que dans les commencemens, & dans ſa vigueur ? C’eſt de quoi je m’embarraſſe fort peu ; c’eſt à eux à en trouver la raiſon, & en attendant qu’ils l’ayent trouvée, ils agréeront que je m’en tienne à l’experience, qui en matiere de peſte, prévaut à tous les raiſonnemens. L’état des Hôpitaux diminuoit à vûë d’œil, & il n’étoit groſſi que par les malades de la Campagne. Dans celui de la Charité, on reçût en Fevrier 54. malades, & il en ſortit 63. convaleſcens, au commencement de