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de la peſte de Marſeille


ſi le froid eſt long, le mal de tête & le vomiſſement violens, on doit s’attendre à une grande maladie : quelquefois ce mal a commencé ſans aucun ſymptôme par une petite fiévre, qui veritablement augmentoit bientôt ; & ces heureux commencemens étoient preſque toûjours d’un bon augure pour le malade.

On voit par-là que nous n’avons eu que deux ſortes de malades, ſans entrer dans des diſtinctions ſcrupuleuſes, qui en multipliant les eſpeces du mal, ne ſervent qu’à en donner des idées plus confuſes, bien loin de l’éclaircir. Les uns avoient le mal benin & leger, les autres l’avoient violent, les uns & les autres avec ou ſans éruptions exterieures. Nous n’avons rien à dire des premiers, ils guériſſoient d’eux-mêmes, & preſque ſans aucun ſecours de l’art ; car ceux qui ne pouſſoient rien au-dehors ; voyoient terminer leur fiévre en quatre ou cinq jours par un doux purgatif, ou par une ſueur qui ſuccedoit à l’operation d’un leger émetique, quand il avoit été indiqué. Ceux en qui la nature faiſoit un généreux effort pour ſe-

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