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Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/506

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Relation Hiſtorique


coüer le joug du venin, avoient le plaiſir de voir leurs bubons venir d’eux-mêmes à une heureuſe ſupuration, ou preſque ſur le champ, ou bien long-tems après dans 20. 30. jours, ſans que pendant tout ce tems-là ils reſſentiſſent aucune incommodité : d’autres encore plus heureux les voyoient diſparoître & ſe reſoudre inſenſiblement, ſans uſer d’aucun remede ni d’aucun purgatif, & cela ſans aucune incommodité, & avec une parfaite integrité de toutes leurs fonctions, mais ceux-là faiſoient le plus petit nombre, quoi qu’on en diſe : car ſi on conſidere qu’il n’a pas échapé la moitié des malades, & que parmi ceux qui ont été ſauvés, pluſieurs ont eu le mal violent, on reconnoîtra aiſément que cette premiere ſorte de malades ne peut pas avoir été ſi nombreuſe.

La ſeconde eſpece de malades a éprouvé toute la rigueur du mal, les uns par des morts ſubites, ſans aucune maladie précedente ; les autres par des morts promptes, en ſix ou huit heures de maladie, d’autres en 24. heures, & le plus grand nombre en deux ou trois jours, & c’étoient