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de la peſte de Marſeille


voient blanche & chargée, l’alteration étoit extraordinaire, même avec la fiévre la plus legere, ſans pourtant que les malades ſe plaignirent de cette ſoif, ni qu’ils ſentiſſent quelquefois cette alteration ; les plus malades ont les yeux vifs & étincelans, même dans les plus grandes foibleſſes, & le regard affreux à peu près comme les hydrophobiques, & ces yeux étincelans étoient toûjours d’un mauvais augure. C’eſt ſans doute par-là que quelques Chirurgiens qui ont hanté le Levant, ſe vantent de connoître de trente pas loin, ſi un homme eſt attaqué de peſte.

Les excremens de nos malades n’avoient rien de particulier, l’infection n’en étoit pas même trop grande, elle l’eſt beaucoup plus dans les fiévres malignes ordinaires : les urines étoient preſque toûjours naturelles, elles avoient ſouvent une pellicule huileuſe au-deſſus, comme celle des phtyſiques : quelquefois elles ſont un peu rouges & altérées le premier jour de la maladie, quand la fiévre eſt violente, on en a vû pourtant quelquefois d’extrêmement rouges, & preſ-

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