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Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/510

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Relation Hiſtorique


que de la couleur du ſang.

On aura de la peine à croire que ces malades n’exhalent point de mauvaiſes odeurs, & n’ont rien de rebutant, veritablement après quelques jours de maladie, on ſent une odeur douceâtre, ſur tout quand le malade ſuë, qui eſt déſagreable ſans être trop forte ni infecte ; & cette odeur douceâtre ſe communique à tout ce qui a ſervi à l’uſage des malades, aux meubles & aux chambres même, & ne ſe perd qu’après que ces choſes ont palle par l’eau boüillante, & ont été expoſées long-tems à l’air.

Les ſymptômes qui accompagnent la maladie ſont les mêmes que ceux des fiévres malignes, avec cette difference qu’ils ſont ici plus violens, & qu’ils s’élevent dès la premiere attaque du mal, & d’abord après le premier friſſon. Tels ſont l’abbattement, inquiétudes, nauſées, vomiſſemens, maux de cœur défaillance, opreſſion diarrhée, hémorragies, affection ſoporeuſe, délire, phréneſie, & ces derniers étoient les plus fréquens & les plus ordinaires, & ne finiſſoient guére que par la mort du