Aller au contenu

Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/511

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
493
de la peſte de Marſeille


malade. Rarement on a vû des convulſions & des mouvemens convulſifs, & ces ſymptômes paroiſſoient ſur tout dans ceux qui n’avoient aucune éruption, ou qui les avoient foibles & languiſſantes.

Quelquefois le mal prenoit en guiſe de fiévre intermittente par un petit friſſon aux extrêmités qui duroit quatre à cinq heures, & revenoit tous les jours à la même heure, ſuivi d’une chaleur forte avec les ſymptômes les plus fâcheux ; auſſi le ſecond ou le troiſiéme accès emportoit toûjours le malade.

Dans le premier periode du mal, & au commencement du ſecond, les malades rejettoient quantité de vers par le haut & par le bas, ſur tout les enfans & les femmes, ce qui joint à la cherté des denrées, & à l’abondance des fruits qu’il y avoit eu cette année, confirmoit nos Magiſtrats & nos Citoyens dans la fauſſe créance que cette maladie n’étoit qu’une ſimple fiévre maligne, cauſée par les mauvais alimens & par la miſere.

On a vû très-peu de malades en qui la nature n’ait fait quelque ef-