Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/9

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PREFACE.


nir quelques plaintes qu’on pourroit nous faire. Telle eſt celle d’avoir donné des loüanges à toute ſorte de perſonnes, reproche qu’on a déja fait à ceux qui ont donné de ſemblables relations avant nous. Mais pouvoit-on les refuſer ces loüanges à ceux qui ſe ſont ſacrifiés au ſalut public dans une ſi périlleuſe occaſion ; puiſque, ſelon St. Denis d’Alexandrie[1], cette ſorte de mort n’eſt pas moins glorieuſe que le martyre. Nous n’avons donné à tous les autres aucun de ces éloges flateurs, qui n’ont d’autre principe que l’interêt, ni d’autre motif que la reconnoiſſance, libres des engagemens de celle-ci, & exempts des ſoupçons du premier, nous ne faiſons que raporter des faits publics & avérés, mais nous n’avons pas crû devoir raconter des actions dignes de loüanges

  1. Adeo ut genus hoc mortis ob pietatem fideique conſtantiam, ne quaquam inferius martyrio cenſeatur. Act. martyr. Ruynart. edit. Amſtelodam. f. 185.
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