nez pour qu’elle comprenne que je la raurai, parce qu’elle m’a volé des mayes.
— Volez-ve bin d’morer keu, que ma tante me dit. Po l’jou d’vos pâques ! fer des hègnes et mann’ci. Battez-ve pôr, avou voss nouve mousseûre ! mâhonteux ! Po l’joû d’vos pâques ?
Trinette nous rattend à la barrière, avec un coin de son tabilier relevé et une main sur sa joue.
— Kimint a-t-i stu çoula ? qu’elle dit. — Foèrt bin, et l'curé a si bin préchi dai ! Il a dit çou qui l’vix Napoléong aveu dit, qu’il n’aveut maye avou si bon qui l’joû d’ ses pâques.
— Oho ! C’est po rire èdon, que Trinette crie en frappant sa joue ; puis elle me dit :
— Oyez-ve là, vos, vireux. Fez comme Napoléong, savez, po l’joû d’vos pâques.
— C’est bon, mon Dieu, c’est bon... laissez-moi essayer toujours ; et d’abord il m’faut me r’poser un peu.
Alors on a dîné, un bon dîner, qu’il y avait avec les meilleures affaires que j’ai mangé le plus que je pouvais ce que j’aimais le mieux, malgré qu’ils me criaient tout le temps l’un après l’autre :
— Djan, ni fez nin co l’pansâ, et n’sayiz nin dé loffer tôt. Vos estez déjà glot assez. Ni serez-ve maye on pan modesse, minme po l’joû d’vos pâques.
Après le dîner, ma tante a ouvert le tiroir d’en haut de la commode où qu’elle renferme ses cennes ; elle a chipoté et grawi longtemps en remuant des cahottes ; puis, hors d’une bourse à carreaux bleus et blancs, elle a tiré