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Page:Remy - Les ceux de chez nous, vol 12, Batte les coqs, 1916.djvu/18

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sur leur côté. Ils n’ont pas l’air fâché comme je croyais et Lovinfosse va tout près, en houltant, et dit l’air capâpe :

C’est d’à meune tôt. Ji so l’maisse del djowe ; li treille, les coqs, c’est d’a meune tot.

— Oui, vous êtes l’homme de paille, comme d’habitude, répond le brigadier ; et il tire des papiers (pour faire le procès-verbâl, me dit Vix-Jean).

Ji n’dimande nin voss no, ji v’ kinohe assez, dit encore le brigadier, en écrivant debout.

Oh, po çoula ! répond Lovinfosse en riant bêtement, puis il crie à la femme du cinsî :

Hè là ! treus grands cognacs, et de meyeux, po l’brigadier et s’camarâte et por mi. Et les gendarmes rient avec lui, au lieu de l’empoigner et de lui lier les mains et le mener en prison.

Rallans-ès, dit Vîx-Jean, il m’fât fôrer mes ch’vâx.

Tout le long du chemin, je revois encore le pauvre coq avec sa tête en brèbâdes dans une plaque de sang et les doigts de ses pattes qui remuaient pour ne pas mourir !