Page:Remy - Les ceux de chez nous, vol 4, Tourner aux oiseaux, 1916.djvu/11

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de la pièce où mon oncle a foyî pour retourner la terre est comme un emplâtre de Bavière tout carré et noir dans la grande siteule jaune.

— Corez d’vant po veye si n’a nin co on mâheulé pourçai qu’aurait v’nou èpufkiner l’baraque ciss nute.

Je vais voir, et bien souvent il y en a. Ce doit être les houyeux qui coupent au court par ici, la nuit, en revenant de la bure au Chêne-Gros, et qui viennent toujours sâlir notre baraque.

— El fet exprès, savez, les flairants jubets ; si j’attrapéve maïe onk di ces mâcis scélérats, ji li tchôkreus l’ grognon d’vins.

Et voilà mon oncle déjà tout fâché avant de commencer la journée.

Moi, je rie tout seul en aidant à mettre le herna. Je lui donne un à un les beaux petits crochets de bois pour tingler les deux pièces du herna, puis je déboule la ficelle des mowes où que mon oncle attache des oiseaux qu’on fait sauter en l’air en tirant la corde. Il tingle très fort le séchant qui passe dans la baraque, puis il arrange les prihnîres autour de la pièce ; nous nous cachons bien, il met à son cou comme un chapelet avec les appelles qui ressemblent à des surices et il dit :

— Attakang !

Il n’y a pourtant rien à faire qu’à attendre. Alors, moi, pour faire semblant que je fais bien attention, je dis de temps en temps : Bèguenne ! ou bien : Coqlivîx ! et mon oncle écoute un moment, il dit : Awet ! et il prend