Page:Remy - Les ceux de chez nous, vol 4, Tourner aux oiseaux, 1916.djvu/14

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Mon oncle, qui s’est relevé en sacrant nom d’un tonnerre ! arrive et rouvre les pièces du herna en les secouant pour que les dignesses ne les déchirent pas.

— C’est câse di vos ; ni poliz-ve nin tourner pu lâge sin roufler sos les ouhais. Hin ! les voleûrs, brigands ; qui l’diale leu houle è l’âme !

A peine qu’il a rattaché et retinglé le séchant :

— Habeye ! Bèguinettes, vi dis-je, et il prend la petite appelle en faisant dzune dzune dedans et en regardant de tous les côtés en l’air, pendant que le crachat sort outre de l’appelle et coule sur son menton. Je regarde aussi et je vois venir derrière la baraque une belle volée de bèguinettes qui court tout droit se jeter dans notre herna, comme si on l’avait envoyé faire ça.

Il tire, mon oncle, et il m’écrase presque ; le séchant reste moflesse, nous courons tout contents, mon oncle fait Ha ! ha ! ha ! tout lentement comme quand il a bon. Les bèguinettes brockent et sautent toutes attrapées et mon oncle commence à bardouhi à coups de poing pour les tuer et les faire rester tranquille.

— Make tant qu’tit pou, valet, qu’il me crie ; alors je vois une plus petite bèguinette toute seule au bout du herna, et elle regarde de mon côté en sautant à petits coups.

Je la prends en la retournant comme j’ai vu faire à mon oncle. Elle me gratte avec ses pattes qui sont comme du fil d’arca.