Page:Remy - Les ceux de chez nous, vol 7, Mal de dents, 1916.djvu/10

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chaud et ça me pique comme des mouches. Je sens bien que je fais des petits yeux et les bennais de houille qui passent me semblent loin comme s’ils étaient mêlés dans les arbres, là, au fond du pays où je n’ai jamais été. Et je crois qu’on me pousse lentement et fort sur ma tête parce que voilà que je vais m’endormir sur mon bras près du plateau de pèket qui est presque tout vide…

Waye donc ! waye donc ! voilà que je m’ai réveillé, tellement que j’ai du mal. Et ça me brûle, ça me tire, ça dogue, ça pousse en dedans comme pour me faire enrager de mal. Je sens que je suis tout houzé de ce côté-là de ma figure ; c’est tout dur et chaud, ça strouke dans mon menton. J’ai si mal que je commence à crier au secours tant que je peux en donnant des coups de poing de tous les côtés, mais pas dans les carreaux.

Et voilà ma tante qui accourt juste au moment que je commençais à jurer un petit sacri nom tout bas pour avoir moins mal. Elle m’a entendu et me donne une bonne calotte d’abord, avant même de demander quoi est-ce qui gna.

Et justement voilà que cette calotte-là me fait du bien tout d’un coup ; je n’ai plus si mal, mais je ne le dis pas à ma tante parce qu’elle aurait trop bon de m’en donner tout le temps des calottes.

Mais il faut bien que je crie, est-ce pas, puisque j’ai commencé ?

Et puis, si j’arrête on ne voudra plus le