tant de coups répétés. Dans le tapage inhumain d’une usine, je sens une pitié sans bornes. On s’en va répétant : « C’est admirable les machines ! Mais l’homme n’est pas de force : près d’elles il devient une bête. Et la machine qui change les hommes en bêtes, même quand elle fait de la matière une merveille, est une affreuse machine ! »
« Du courage, me suis-je dit. Je vais voir si le « personnage » possesseur de ces monstres, a le même sentiment que moi. »
Pour commencer j’ai vu ce qui est le plus dur à voir… et encore plus dur à vivre : les fours ! On n’y emploie que des Arabes, les seuls qui supportent tant de chaleur. Le travail est atroce ; atroce la matière travaillée. Je pensai qu’à la même heure, il y avait des hommes qui arrosaient dans des jardins. Mais… le visage de Lévi-Prune indiquait un vif amusement.
— Les forges de l’Est, dit-il, fournissaient des aciers mal trempés. J’ai décidé de les tremper moi-même !
Et il m’entraîna dans une poussière noire, sur un sol qui tremblait.
— Tous les fours sont à l’huile lourde. C’est magnifique ! dit Lévi-Prune.
Quelle force de pouvoir être content ! La première réussite, c’est cette satisfaction. L’huile lourde créant de l’allégresse !
Et les chiffres ! L’étendue de l’usine cal-