Page:René Benjamin - La farce de la Sorbonne, 1921.djvu/35

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en a. Si nous avons, par delà les frontières, de vrais amis, ayons le courage d’une confession devant eux ; éclairons leur innocence ou leur tendresse. Les étudiants étrangers qui conservent un souvenir grisant de leurs études à Paris, confondent dans la même émotion la Ville, ses beautés, les jours charmants qu’ils y vécurent, et les pédagogues qui manquèrent les faire crever d’ennui. Ces gens-là ont trop de chance ! Notre devoir c’est, sur place, de garder du sang-froid et, louant sans réserve Notre-Dame et le Louvre, de dire :

— Mais l’enseignement de la Sorbonne est au-dessous de tout…

La Sorbonne nous dupe. Elle nous vole un respect auquel elle n’a pas droit. Je me messe toujours des institutions « respectables ». Hypocrisie facile, entretenue par les simples ou les ignorants. En dehors d’une vingtaine de vivants, d’une trentaine de morts, de quelques paysages de mon pays, du soleil que je vénère, de la nuit que je redoute, — en dehors d’une douzaine d’idées et de sentiments qui me sont