Page:René Benjamin - La farce de la Sorbonne, 1921.djvu/36

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une raison de vivre, la question du respect pour moi ne se pose pas. Le respect est un chantage, avec quoi l’on combat ma liberté de penser, disons plus modestement ma liberté de pleurer ou de rire. Or, celle-ci n’est pas moins importante que celle-là.

Il m’est permis, appartenant à une nation créatrice, de juger, une fois en passant, avec le sens de la vie, un des mandarinats de la République. Ces mandarins de Sorbonne sont des fonctionnaires publics ; leur mission, à ce que disent des gens pleins de dignité, est d’éclaircir et d’élever l’esprit du public. J’ai donc le droit de les juger publiquement. Droit strict de citoyen. Contre les hommes publics, au reste, je n’ai que deux moyens de défense : l’un qui est illusoire : mon bulletin de vote ; l’autre, qui me confère la plus grande force, si je sais en faire usage avec droiture et fermeté : ma plume.

J’en prends une neuve, et je commence.