Page:René Benjamin - La farce de la Sorbonne, 1921.djvu/85

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est pleine d’agents, qui ont ordre de le protéger. Il leur crie :

— Messieurs, l’Allemagne ne peut pas payer !

Les étudiants, maintenus à cent mètres, crient : « Hou ! Hou ! À bas Basch ! » Il ricane :

— « À bas Basch ! » C’est joli « À bas Basch ! » Hein ! ont-ils assez besoin d’esthétique !

Puis il se tourne vers la police :

— Les Alliés, la France à leur tête, ont réduit l’Allemagne au servage !

— Hou ! Hou ! Hou !

— Afin d’entretenir l’esprit de haine, ferment des guerres à venir !

— Monsieur veut-il une voiture ?… demande poliment un agent.

— Une voiture ? Pourquoi faire ? Est-ce qu’on peut parler dans une voiture !… Tenez, mon ami, regardez cette affiche : dans trois heures je serai là-bas. Meeting organisé par la Ligue des Droits de l’Homme ! Je leur expliquerai ce qu’est l’Allemagne !