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Page:René Guénon - Le Théosophisme, histoire d'une pseudo-religion.djvu/14

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CHAPITRE PREMIER

LES ANTÉCÉDENTS DE Mme BLAVATSKY


Helena Petrowna Hahn naquit en 1831 à Ekaterinoslaw ; elle était fille du colonel Peter Hahn, et petite-fille du lieutenant-général Alexis Hahn von Rottenstern-Hahn, d’une famille d’origine mecklembourgeoise établie en Russie. Sa mère, Helena Fadeeff, était fille du conseiller privé André Fadeeff et de la princesse Helena Dolgorouki. La future Mme Blavatsky ne devait jamais oublier ses origines nobles, avec lesquelles les allures négligées et même grossières qu’elle affectait de se donner faisaient pourtant un étrange contraste. Dès son enfance, elle se conduisit d’une manière insupportable, entrant dans de violentes colères à la moindre contrariété, ce qui, malgré son intelligence, ne permit pas de lui donner une instruction sérieuse et suivie ; à quinze ans, elle « jurait à scandaliser un troupier », suivant l’expression de son ami Olcott lui-même, et elle conserva cette habitude toute sa vie. À seize ans, on la maria au général Nicéphore Blavatsky, qui était fort âgé ; elle partit avec son mari pour la province d’Érivan dont il était vice-gouverneur, mais, à la première remontrance, elle quitta le domicile conjugal. On a dit que le général était mort peu après ce départ, mais nous pensons qu’il n’en est rien et qu’il vécut encore au moins quinze ans, car Mme Blavatsky a déclaré l’avoir revu à Tiflis en 1863 et avoir passé alors quelques